employe
Un employé modèle de Paul Cleave

Joe Middleton contrôle les moindres aspects de son existence. Célibataire, aux petits soins pour sa mère, il travaille comme homme de ménage au commissariat de police. Mais qui est-il vraiment… ? Des meurtres en série se succèdent, jusqu’au jour où un meurtre est commis sur le même mode opératoire que les siens mais, pourtant, Joe ne s’y reconnaît pas…Contrarié par ce coup du sort, il décide de mener sa propre enquête.

Article Le Point :"Un employé modèle" : Paul Cleave, le polar dont le héros est le tueur par

 

Ce garçon est parfait. Joe Middleton. Gentil, serviable, un peu nunuche. Attardé serait le mot juste. Au commissariat où il travaille comme homme d'entretien, tout le monde le chouchoute, les flics qui pataugent dans cette série de meurtres épouvantables dont les photos s'étalent sur les murs, comme Sally, l'autre employée chargée de l'entretien, qui a un grand faible pour lui.

A Christchurch, en Nouvelle-Zélande, notre Joe, en plus de son travail d'homme de ménage, est très occupé. Il rend visite à de jolies jeunes femmes et leur fait, à sa façon, la fête. Les pauvres ne sont plus là ensuite pour en témoigner. Il laisse d'ailleurs traîner quelques traces d'ADN, pourquoi pas, personne ne peut remonter jusqu'à lui... Une autre victime vient d'être découverte. Joe est surpris. Et pour cause, ce n'est pas une des siennes. Un très mauvais plaisant imiterait Joe, le "boucher de Christchurch"? Voilà qui ne plaît pas à notre ami, par ailleurs toujours aussi sympathique. Il enquête de son côté ; après tout, tous les éléments, photos, indices sont à portée de sa main, dans la salle d'enquêtes.

Quel récit formidable ! Paul Cleave, auteur néo-zélandais qui d'ailleurs vit lui aussi à Christchurch, a choisi de présenter dès la première page l'assassin à son lecteur. On chemine ensemble... Les dîners chez la mère de Joe, ses dialogues avec la vieille femme, toquée mais autrement que lui, valent toutes les analyses de profileur . Très à l'aise dans sa double vie, le meurtrier parfait se dessine là, sous nos yeux... Paul Cleave ne se prive de rien et dès le début la barre est placée si haut qu'on se demande comment le romancier va tenir sur toute la longueur. Une sacrée réussite ! Ce livre, écrit en 2005, est un modèle du genre. Vivement le prochain !

Publié le 19/08/2010 à 11:50  - Modifié le 23/08/2010 à 11:36 | Le Point