Présentation du fonds patrimonial
Témoignage de l'histoire de la ville de Montivilliers et de son abbaye, ainsi que de la bibliophilie de ses deux principaux donateurs, le fonds patrimonial de la bibliothèque Condorcet accueille chercheurs et curieux tout au long de l'année.
La bibliothèque municipale de Montivilliers est fondée en 1850 sous l'impulsion de Julien Lechevrel, maire de Montivilliers de 1843 à 1870. Avant même son ouverture, il fait un don de sept cents livres remarquables issus de sa collection personnelle. Charles-Antoine Blanchet, tailleur de profession, devient le premier bibliothécaire de Montivilliers. Né le 15 octobre 1805 dans une famille modeste, cet érudit se passionne pour l'histoire de Montivilliers et offre à la bibliothèque de nombreux documents qu'il achète sur sa propre solde. On lui doit notamment l'acquisition de livres d'heures et de sceaux.
Grâce aux dons de nombreux bienfaiteurs dont l'Abbé Cochet, le peintre Benjamin Bonvoisin, les historiens Ernest Dumont et Alphonse Martin et le photographe René Breton, la bibliothèque compte aujourd'hui 76 manuscrits, environ 7 000 imprimés du XVIème au XIXème siècle et un important fonds iconographique. Cet ensemble de documents forme le fonds patrimonial de la bibliothèque Condorcet.
La bibliothèque est d'abord installée dans une salle au-dessus de la halle aux avoines, aujourd'hui disparue, rue René Coty. Par la suite, elle déménage à d'autres emplacements, en 1904 dans une salle de la Justice de Paix, en 1961 dans la cité administrative rue Oscar Germain, et enfin en 1994 dans le Logis des Abbesses à son emplacement actuel. Le fonds patrimonial rejoint, dans ces nouveaux locaux, un magasin de conservation climatisé.
Un fonds d'archives important provenant de l'abbaye, de l'hospice et de la municipalité, est conservé au sein du fonds patrimonial. Il couvre la période de l'Ancien Régime à la Révolution Française. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les manuscrits et archives sont mis à l'abri dans le caveau de l'église Saint-Sauveur, elles ont alors souffert de l'humidité. La majorité des archives municipales anciennes sont détruites en 1715 lors de l'incendie de l'Hôtel de Ville. Toutefois, sont conservés le cahier de doléances (1789) de la ville de Montivilliers ainsi que les cinq registres de la Société populaire (1793-1795), sans oublier nombre d'imprimés concernant l'administration du district. Les archives municipales modernes (jusqu'à 1945) de la ville de Montivilliers sont également conservées à la bibliothèque, tandis que les archives contemporaines sont à l'Hôtel de Ville.